48.

 

Le pharaon était sain et sauf.

Légèrement blessé au bras gauche, Sékari reprenait son souffle.

Sobek le Protecteur pointa son javelot vers Iker, appuyé contre le mur du couloir où s’entassaient les cadavres des Asiatiques.

— J’accuse le Fils royal d’avoir organisé cet attentat.

— Tu perds l’esprit ! protesta Sékari.

— Qui nous a fait croire que les terroristes avaient quitté Memphis ? Iker et le Cananéen… Des complices, voilà la vérité !

Le jeune homme blêmit.

— Sur le nom de Pharaon, je jure que je suis fidèle au roi et prêt à donner ma vie pour le défendre !

Redoutant la violence de Sobek, Sékari s’interposa.

— Comme toi, nous sommes les victimes d’une manipulation. On nous a éloignés du palais, des incendies ont été déclenchés, les gardes drogués. Dès que nous avons soupçonné un piège, nous sommes revenus en hâte. Iker s’est battu avec courage, il aurait pu être tué.

La fureur du Protecteur retomba. Les explications de Sékari ne manquaient pas de poids. Mais Iker avait déjà essayé de supprimer le monarque… N’était-ce pas une deuxième tentative, mieux organisée que la première ?

— La conduite d’Iker et son serment devraient dissiper tes soupçons, estima Sésostris. Les vrais coupables gisent à tes pieds.

— Des Asiatiques, constata Sobek. Quelques-uns éliminés, combien encore décidés à nuire ?

 

L’Annonciateur calma ses fidèles.

— L’attentat a échoué, reconnut-il, mais aucun de nos valeureux combattants n’a parlé. Sinon, la police serait déjà ici. Ces héros iront au paradis, nous pouvons être fiers de leur courage et de leur dévouement. Grâce à eux, le tyran ne se sentira plus en sécurité nulle part, même dans son propre palais. Il est temps de quitter cette ville dépravée. Shab, forme les groupes. Chacun partira dans une direction différente afin de ne pas attirer l’attention de l’ennemi. Puis nous établirons notre jonction dans un endroit sûr, et je distribuerai de nouvelles tâches. Notre lutte pour l’instauration de la vraie foi ne cessera de s’intensifier.

Rassurés, les adeptes reçurent les consignes.

L’Annonciateur monta à l’étage et sortit de sa cachette le coffre en acacia. Les armes qu’il contenait n’avaient pas encore exprimé leur pleine puissance.

— Seigneur, déplora Bina, je regrette de ne pas avoir participé à ce combat. Gueule-de-travers a manqué de sang-froid. Tel n’aurait pas été mon cas.

— Tu auras d’autres occasions de prouver ta valeur. Sésostris se présente comme un adversaire exceptionnel, aux pouvoirs étendus. Ses dieux l’ont doté de qualités extraordinaires, et seule la supériorité du nôtre le réduira à néant. La route sera longue, Bina, car l’ennemi est valeureux.

— La victoire n’en sera que plus belle.

— Sobek ne parvient pas à nous localiser. Mais nous ne bénéficierons pas toujours de cet avantage. Sache te montrer prudente, reine de la nuit. Enveloppe de ténèbres chacune de tes démarches.

 

Shab le Tordu n’en menait pas large. Portant le coffre sur l’épaule, il suivait l’Annonciateur, qui aurait dû quitter Memphis avec les autres au lieu de se rendre chez le Libanais. Mais il devait obéir à son maître, même si celui-ci prenait des risques inconsidérés.

À tout moment, le Tordu craignait d’être interpellé par une patrouille de police. L’Annonciateur, lui, marchait d’un pas tranquille, comme n’importe quel citadin à la conscience immaculée. Jusqu’à la demeure du Libanais, aucun incident ne se produisit.

Quand l’Annonciateur pénétra dans le salon, le négociant et Médès se levèrent.

— Sésostris est toujours vivant ! s’exclama Médès.

— Je sais, mon ami, je sais.

— Nous allons tous être arrêtés !

— Bien sûr que non.

— Sobek interrogera les blessés, ils parleront.

— Je ne crois pas, affirma l’Annonciateur.

— Comment en être certain ?

— À l’exception de Gueule-de-travers, ce qu’ont absorbé les brutes chargées de supprimer le pharaon ne leur accordait qu’une courte survie. Même en cas de succès, ils seraient tous morts moins d’une heure après.

Médès contempla l’Annonciateur avec effarement.

— Vous… vous avez…

— La possibilité de réussir était infime, car l’environnement magique de Sésostris demeure efficace. Néanmoins, le résultat envisagé est atteint : ce régime impie se sait vulnérable. Et rien ni personne ne lui permet de prévoir d’où proviendront les coups et à quel moment ils seront portés.

— Dois-je regagner mon pays au plus vite ? demanda le Libanais.

— Certes pas, mon brave ami. Plusieurs fidèles sont déjà partis pour le nord, mais, toi, tu restes ici, de même que les membres du réseau principal, composé de commerçants, de coiffeurs et de marchands ambulants. Tu le dirigeras en mon nom et tu me fourniras des informations avec une loyauté exemplaire, n’est-ce pas ?

— Comptez sur moi, seigneur ! s’exclama le Libanais, dont les cicatrices, soudain douloureuses, lui rappelèrent l’impérieuse nécessité d’obéir à l’Annonciateur.

— Ton rôle et celui de notre allié Médès sont particulièrement importants. Vous m’informerez de ce qui se passe à Memphis et des intentions de Sésostris.

— Nous ferons de notre mieux, mais… pouvons-nous continuer nos opérations commerciales avec le Liban ?

— Je n’y vois aucun inconvénient, à condition que notre cause en bénéficie.

— Je l’entendais bien ainsi, seigneur !

— Pensez-vous respecter une pause avant de vous attaquer de nouveau au pharaon ? interrogea Médès.

— Je dois déployer mes forces de manière différente, mais il n’y aura aucune pause. De ton côté, obtiens le maximum de renseignements sur Abydos. Tant que l’acacia d’Osiris aura un souffle de vie, aucune de nos victoires ne sera décisive. Mais nous atteindrons bientôt un premier but : faire en sorte qu’aucun Égyptien ne dorme tranquille.

 

Alors qu’il pénétrait dans la salle d’interrogatoire de la caserne principale de Sichem, le général Nesmontou reçut un courrier de Séhotep relatant les dramatiques événements de Memphis.

Ces nouvelles échauffèrent le sang du vieux militaire et renforcèrent son désir de débusquer les meneurs de la sédition cananéenne. Bien qu’elle fût apparemment maîtrisée, Nesmontou sentait que le feu couvait sous la cendre.

Face à lui, assis sur un tabouret, les mains liées derrière le dos, un gamin aux yeux haineux.

— Pourquoi a-t-il été arrêté ? demanda le général au soldat qui le surveillait.

— Il a tenté de planter un couteau dans le dos d’une sentinelle. On n’a pas été trop de trois pour le maîtriser.

— Quel âge as-tu ? interrogea Nesmontou en fixant le prisonnier droit dans les yeux.

— Treize ans.

— As-tu confié tes intentions à tes parents ?

— Mes parents sont morts. L’armée égyptienne les a tués. Moi, je tuerai les Égyptiens. Sichem se révoltera, puisque nous avons un chef !

— Comment s’appelle-t-il ?

— L’Annonciateur.

— Il a été condamné et exécuté.

— Balivernes ! Nous, les Cananéens, on sait que c’est faux. Vous en aurez la preuve.

— Tiens donc ! Quand ça ?

— En ce moment même, l’Annonciateur pille une caravane au nord de Sichem.

— Tu sembles bien renseigné, petite crapule. Mais tu mens comme tu respires.

— Vous verrez que non !

— Un séjour en prison te remettra les idées en place.

— Ce n’est qu’un gamin, rappela le soldat.

— Un gamin prêt à tuer ! Ici s’applique la loi égyptienne : elle stipule qu’à partir de dix ans un individu est pleinement responsable de ses actes.

Alors que le général regagnait ses quartiers, son aide de camp lui apporta un message.

— Une caravane a été agressée au nord de la ville.

— Des victimes ?

— Malheureusement oui, mais aussi des rescapés.

— Amène-les-moi sans tarder.

 

Dès son arrivée à Memphis, Nesmontou demanda audience au pharaon, qui le reçut toutes affaires cessantes. Étant donné l’importance des informations, Sésostris convoqua le vizir Khnoum-Hotep, le Porteur du sceau Séhotep, le Grand Trésorier Senânkh, Sobek le Protecteur, le Fils royal Iker et l’agent spécial Sékari.

— L’enquête conduite par le général Nesmontou aboutit à un résultat inquiétant, déclara le roi. Qu’il expose les circonstances de sa découverte. Ensuite, nous aurons à prendre des décisions.

— Une caravane vient d’être attaquée à proximité de Sichem, révéla Nesmontou. Les soldats qui l’escortaient se sont vaillamment défendus, mais ont cédé sous le nombre. Une patrouille a secouru à temps deux survivants, un soldat et un marchand.

— Ce nouveau drame prouve qu’il faut renforcer notre présence militaire dans toute la Syro-Palestine, estima Senânkh.

— Je propose aussi de doubler les escortes, avança Sobek. Elles dissuaderont les coureurs des sables, volontiers alliés aux Cananéens, de lancer des raids meurtriers.

— Mesures nécessaires, reconnut Nesmontou, mais ce que les rescapés m’ont appris risque de les rendre insuffisantes. D’après eux, le chef de la bande de pillards était un homme de grande taille qu’ils appelaient l’Annonciateur.

— L’Annonciateur est mort, rappela Séhotep. D’après ton propre rapport, la population de Sichem l’a massacré, révoltée contre ce faux prophète !

— Je l’ai cru, en effet. À l’évidence, je me suis trompé. L’Annonciateur semble bien vivant. En recoupant des indices recueillis au fil des interrogatoires, j’ai le sentiment qu’il s’affirme comme l’âme de la révolte cananéenne. Même les enfants ne jurent que par lui et veulent combattre en son nom.

— S’il existe, il se trouve donc bien en Syro-Palestine, remarqua Iker, dont l’intervention provoqua le regard incendiaire de Sobek.

Le chef de toutes les polices du royaume n’avait rien pu tirer du Cananéen et de ses acolytes, mandatés pour l’attirer dans un piège. Tous avaient succombé à leurs blessures, infligées lors de l’assaut.

— L’Annonciateur dispose forcément de plusieurs groupes armés, poursuivit le général Nesmontou. Il se déplace fréquemment et cherche à fédérer les tribus afin de former une armée résolue à nous affronter.

— Pourquoi ne parviens-tu pas à l’arrêter ? demanda le vizir.

— Il connaît le terrain mieux que nous ne le connaîtrons jamais, et des guetteurs lui signalent le moindre déploiement de nos forces. Néanmoins, j’ai obtenu une information capitale : le marchand rescapé avait déjà entendu l’Annonciateur prêcher la guérilla contre l’Égypte. Son véritable nom est Amou, il commande une antique tribu cananéenne, réputée pour sa cruauté et sa violence.

— Il suffit donc de la localiser !

— Les familles qui composent cette tribu nomade sont entrées dans la clandestinité après l’insurrection de Sichem. Elles ont formulé une promesse que toute la région prend très au sérieux : quiconque dénoncera à l’armée ou à la police un partisan de l’Annonciateur sera exécuté avec la dernière sauvagerie.

— Que proposes-tu ? interrogea Senânkh.

— Il me faut un homme très courageux, disposant de l’entière confiance de Sa Majesté, et capable de gagner celle d’Amou et de ses proches. Il devra identifier les diverses branches du réseau terroriste et nous informer avec la plus extrême prudence. Nous interviendrons au moment propice et anéantirons l’ennemi d’un seul coup. J’exclus d’avance un militaire de carrière, facile à repérer.

— Je suis donc tout désigné, avança Sékari.

— Certainement pas, objecta Iker, car moi seul possède les arguments décisifs. N’ai-je pas tenté d’assassiner le roi ?

Sobek sursauta.

— Majesté, je vous recommande une fois encore de vous méfier de ce scribe !

— Là où se cache l’Annonciateur, poursuivit Iker, Bina et les Asiatiques de Kahoun ne seront pas loin. Il est certain qu’ils ont quitté Memphis et préparent les prochains attentats depuis la Syro-Palestine. Moi, j’ai réussi à abuser les autorités, mais pas Sobek le Protecteur. À la veille d’être arrêté, une seule issue : m’enfuir, rejoindre mes complices, leur communiquer ce que j’ai appris sur le palais et reprendre avec eux le combat contre le tyran.

— Enfin, s’exclama Sobek, tu avoues !

Iker fixa le chef de toutes les polices du royaume.

— Puisque je ne réussis pas à te convaincre de ma loyauté, mes actes parleront pour moi. Ou bien je retrouve mes complices, et tu finiras bien par m’abattre avec une joie sans mélange ; ou bien je m’infiltre chez l’adversaire et je transmets de précieuses informations qui permettront à Sa Majesté d’extirper le mal.

— Une troisième hypothèse me paraît beaucoup plus réaliste, indiqua Sékari : tu échoues, et l’Annonciateur te fait périr dans d’atroces souffrances.

— Je suis conscient du danger, admit le Fils royal. Mais j’ai une dette à payer et je veux gagner la confiance totale des proches de Sa Majesté, Sobek y compris, dont l’attitude ne me choque pas. J’ai commis une faute grave, je dois laver mon cœur et le remplir de justesse. C’est pourquoi j’implore Pharaon de me confier cette mission.

Sésostris se leva, signifiant la fin du conseil.

Tous sortirent en silence, à l’exception d’Iker.

— Majesté, puis-je solliciter une faveur avant mon départ ? Je souhaiterais revoir Isis et lui parler une dernière fois.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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